Opus I - Sadikou Oukpedjo, Transition#7. Copyright Sadikou Oukpedjo. Courtesy Sadikou Oukpedjo et la Galerie Cécile Fakhoury

La clairière d’Eza Boto (Opus I) - "Imaginez une immense clairière dans la forêt de chez nous"

Exposition
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L'Orangerie - Jardin des Plantes de Rouen
114B Avenue des Martyrs de la Résistance
76100 Rouen
France

Quote

La première étape des Promenades dans la clairière d’Eza Boto s’impose comme un interstice émotionnel pour tout un chacun. Elle offre une lecture transversale des problématiques sur les concepts d’identités, de mémoires et de reconfiguration géopolitiques des territoires de l’art contemporain.

« Imaginez une immense clairière dans la forêt de chez nous, la forêt vierge équatoriale — comme disent les explorateurs, les géographes et les journalistes. Représentez-vous, au milieu de la clairière (…) » Cette répétition, pentaptyque tout au long du récit, donne une lecture d’un autre monde, celui de la découverte, de la mise en abyme d’une nécessité de décloisonnement et du rejet de l’exotisme. Ce refrain laisse entrevoir des questionnements profonds : Qu’est-ce qu’imaginer ? Qu’est-ce que le désir ? Deux enjeux que les artistes explorent perpétuellement face à l’évolution des sociétés contemporaines. La clairière n’est que la matérialisation artistique d’un espace discursif au sein duquel se construisent les idées, la pensée et la mise en abîme d’enjeux hantant nos sociétés. C’est aussi le lieu d’exploration du sensible dans lequel l’incertain et le réel reconstruisent l’équilibre des liens sous-tendant notre attachement à la vie. Les artistes en font un bon usage, tant ils questionnent la survivance des diversités culturelles et des idées en perpétuelles réinventions de codes humanistes sur nos territoires.

Les artistes interprètent dans cet Opus I de La clairière d’Eza Boto diverses perceptions du rapport à l’autre. Sans poser un regard nihiliste sur l’humanité, les artistes font acte de liberté et de créativité. Notre imaginaire est invité à vivre une expérience visuelle, car c’est le lieu de fabrication d’une autre forme de résilience face aux multiples tentatives de notre humanité à réinventer le vivre-ensemble.

Participants :  Faycal Baghriche (Algérie), Nu Barreto (Guinée Bissau), Becky Beh (Cameroun), Jean-Michel Dissaké (Cameroun), Safaa Erruas (Maroc), Samuel Fosso (Cameroun), Gabrielle Goliath (Afrique du Sud), Goddy Leye (Cameroun), Mo Laudi (Afrique du Sud), Nyaba L. Ouedraogo (Burkina Faso), Sadikou Oukpedjou (Togo), Ghizlaine Sahli (Maroc), Arlene Wandera (Kenya), Hervé Yamguen (Cameroun), Amina Zoubir (Algérie)

Commissaire d'exposition : Yves Chatap (Cameroun), critique d'art

À propos de La clairière d’Eza Boto :
La clairière d’Eza Boto est pensée comme un laboratoire de réflexion autour de Ville cruelle, l’ouvrage phare de Mongo Beti aka Eza Boto publié en 1954.

Né en 1932 à Akométam près de Yaoundé sous le nom de Biyidi-Awala Alexandre, Mongo Beti publie la nouvelle Sans haine et sans amour en 1953, puis Ville cruelle en 1954 sous ce même pseudonyme d’Eza Boto. Lui, qui fera usage de divers surnoms au cours de sa carrière, n’utilisera plus ce pseudonyme d’Eza Boto. L’immersion dans l’oeuvre de Mongo Beti est liée à son exil pendant plus de trente ans dans la ville de Rouen, où il a exercé comme professeur agrégé de Lettres au Lycée Corneille. Cet auteur, philosophe, engagé et incontournable de la littérature africaine, n’a malheureusement pas trouvé de reconnaissance dans l’Hexagone à ce jour.

L’histoire de Mongo Beti à travers son oeuvre, entre exil choisi et imposé, invite chacun à penser la construction artistique comme un temps révolté ou subi. Mobile et plurielle, cette proposition artistique se traduit par des expositions sur plusieurs sites en Normandie et une résidence d’artistes internationaux sur une péniche remontant la Seine. Quatre Opus nourrissent cette réflexion artistique.

Des rencontres et échanges entre artistes de cultures différentes et entrecroisées, issues des deux continents, matérialisera le parcours d’un des grands hommes de la pensée africaine.

À propos d'YCOS-Project :
YCOS-Project a pour objectif d’apporter un support aux artistes en travaillant à leurs côtés au développement curatorial, à la production et à la valorisation de leurs projets artistiques.
YCOS-Project entend développer une approche Sud-Sud, et attache une importance majeure à ce que les projets retenus participent à la mise en visibilité des mutations artistiques et sociales.

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